(Actualisé tout du long)
par Philip Blenkinsop et Jan Strupczewski
Les dirigeants de l'Union européenne ont discuté jeudi lors d'un sommet à Bruxelles de nouvelles propositions transmises par les Etats-Unis en vue d'un accord commercial, alors que le temps presse pour que le bloc communautaire parvienne à un consensus avant l'expiration du délai fixé par Donald Trump.
Désireux d'opérer une refonte de la politique commerciale de Washington, le président américain a dévoilé en avril des taxes dites "réciproques" visant des dizaines de partenaires commerciaux des Etats-Unis, avant de geler ces droits de douane pour permettre la tenue de négociations bilatérales. Ce sursis doit prendre fin le 9 juillet.
Un représentant européen a déclaré jeudi soir à Reuters que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a présenté lors du sommet les "contours" de nouvelles propositions transmises par l'administration Trump. Il n'a pas donné plus de précisions.
Séparément, un diplomate européen a rapporté qu'il s'agissait d'un "accord de principe de deux pages" qui ne détaillait pas les mesures prévues secteur par secteur.
"Nous ne disposons plus que de deux semaines", a déclaré ce diplomate. "Il serait mieux d'accepter quelque chose de ce genre, comme l'ont fait le Brésil et la Grande-Bretagne", a-t-il ajouté. "La France adopte une position plus dure, l'Italie se trouve dans l'autre camp".
Ce sommet est destiné à permettre aux dirigeants européens de décider de la voie à suivre avec les Etats-Unis: conclure rapidement un accord commercial avec l'administration Trump, au prix de conditions plus favorables à Washington, ou durcir le bras de fer dans l'espoir d'obtenir davantage.
La France et l'Allemagne semblent avoir des positions divergentes. Plus tôt cette semaine, le chancelier allemand Friedrich Merz a déclaré que l'UE devait pousser en faveur d'un accord "plus rapide et plus simple", tandis que Paris prône une position plus ferme, appelant la Commission européenne à cibler l'industrie américaine des services.
Donald Trump a menacé de relever à 50% le mois prochain les droits de douane prélevés sur les produits européens importés aux Etats-Unis si aucun accord n'était trouvé.
Washington semble vouloir maintenir ses droits de douane de 10% sur la plupart des produits en provenance de l'UE, laquelle est déjà confrontée à des droits de douane américains de 50% sur l'acier et l'aluminium ainsi que de 25% sur l'automobile.
La perspective d'une guerre économique inquiète nombre de pays européens, dans la foulée d'un sommet de l'Otan cette semaine à La Haye lors duquel les pays de l'alliance sont convenus, comme réclamé par Donald Trump, de relever leurs dépenses annuelles de défense. L'Espagne a toutefois explicitement demandé à être exemptée.
A ce jour, le seul accord commercial officiellement conclu par les États-Unis l'a été avec la Grande-Bretagne, avec des droits de douane de 10% toujours en vigueur sur les importations britanniques. Des représentants américains ont affirmé qu'aucun partenaire commercial ne verrait ces taxes baisser.
Par ailleurs, les dirigeants de l'UE devaient également aborder la question du soutien à l'Ukraine dans sa guerre face à la Russie. Deux représentants européens ont déclaré jeudi soir que les Vingt-Sept sont convenus de renouveler pour six mois les sanctions visant Moscou.
(Reportage de Philip Blenkinsop et Jan Strupczewski, avec Milan Strahm, Andreas Rinke, Michel Rose, Bart Meijer; version française Benjamin Mallet et Jean Terzian)
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer